• Assistante de vie à domicile

    Vie quotidienne emploi

    Assistante de vie à domicile :


    © M. Giraud
    >> L’assistante de vie aide les personnes âgées dans les tâches de la vie
    quotidienne comme la toilette ou le ménage. Mais elle joue aussi un rôle
    important dans le maintien du lien social.


    La France vieillit. Pour permettre aux anciens
    de vivre le plus longtemps possible à leur domicile,
    10 000 professionnels de l’accompagnement
    devront être recrutés dans les cinq
    prochaines années en Isère.Mais les vocations
    sont rares. Le Conseil général s’attache à revaloriser
    ce secteur créateur d’emplois.



    Albin Arnoux attend Geneviève
    avec impatience.
    Trois fois par semaine, cette
    Iséroise de 55 ans se
    rend chez ce papy de 90 ans, atteint
    de troubles de la mémoire, pour l’aider
    à faire sa toilette et tous les
    gestes du quotidien.
    Geneviève est assistante de vie depuis
    mars dernier. Une activité
    qu’elle a toujours souhaité exercer.
    Cela fait dix ans que je

    voulais m’occuper de Des compétences Conseil général chargée
    personnes âgées. Jamais qui doivent être des solidarités. La mise
    je me suis sentie aussi en place de l’Allocation

    reconnues

    utile
    Intervenir auprès des personnes
    âgées dépendantes est un métier
    gratifiant qui requiert de vraies
    qualités humaines. On donne
    beaucoup, mais on reçoit autant en
    échange  témoigne Marie-Christine,
    aide à domicile sur le secteur
    de Meylan depuis sept ans. Que ce
    soit pour le ménage, les courses
    on doit tout faire avec la personne.
    C’est un véritable accompagnement.
    Pour cela, il faut du coeur et
    tout autant de professionnalisme
    Avec l’allongement de l’espérance
    de vie et le vieillissement de la

    Gisèle Pérez,
    vice-présidente du Conseil général, chargée des solidarités.
    En 2003, le Conseil géné-
    ral s’est engagé à revaloriser
    l’aide à domicile. Pourquoi ?
    Les métiers d’aide à domicile sont
    désormais reconnus comme des
    métiers à part entière avec forma-
    tion et diplôme. Ce sont des
    métiers humains qui contribuent à
    sortir la personne âgée de sa soli-
    tude et à faire rentrer chez elle la
    vie extérieure. Le Conseil général
    fait tout pour les promouvoir et
    consolider les relations avec les
    associations d’aide à domicile. Le
    gouvernement au contraire dérè-
    glemente et favorise les
    entreprises privées qui vont venir
    en concurrence.Nous sommes
    inquiets pour le service public et
    la qualité du service rendu.
    Sortir la personne âgée
    de sa solitude
    >> Question à
    population — dans dix ans, plus
    d’un Isérois sur dix aura plus
    de 75 ans —, le secteur de l’aide à
    domicile est en plein développement.
    Grâce à la politique mise
    en oeuvre par le Conseil général,
    nous sommes passés en trois ans de
    400 personnes en équivalent temps
    plein à 1 800 aujourd’hui. Et la
    progression se poursuit de façon
    régulière.  souligne Gisèle Pérez,
    vice-présidente du
    personnalisée d’autonomie
    (APA), lancée il y a trois ans
    par le gouvernement Jospin, qui
    permet aux personnes âgées dépendantes
    de rester à domicile le
    plus longtemps possible a permis
    de répondre à cet accompagnement
    nécessaire. Le Conseil général
    a tenu à conserver un haut niveau
    d’aides humaines en maintenant
    le droit d’accès à l’APA par une politique
    tarifaire favorable aux
    usagers », poursuit Gisèle Pérez.
    L’Isère devrait ainsi avoir besoin
    de 10 000 aides à domicile de plus
    dans les cinq prochaines années. Le
    métier toutefois est exigeant avec
    des horaires atypiques — la journée
    commence souvent dès sept
    heures du matin, week-end compris...
    Djamila peut en témoigner.
    Avec huit personnes de 80 ans et
    plus à épauler tous les jours, seulement
    un quart d’heure entre deux
    interventions d’1 h 30 pour avaler
    huit kilomètres, des remplacements
    à effectuer au pied levé et parfois le
    week-end, cette aide à domicile qui
    travaille sur le secteur du Grési
    vaudan n’a pas le temps de souffler.
    Il faut être costaud
    physiquement et psychologiquement
    pour porter les personnes quand
    elles ont du mal à se déplacer, comme
    pour les accompagner jusqu’à
    la fin de leur vie et supporter l’image
    de la mort
    Le métier est aussi méconnu. Il est
    trop souvent perçu comme du
    simple ménage, alors que ce n’est
    pas du tout cela  explique Sandrine,
    assistante de vie sur le secteur

    >12 Isère Magazine - novembre 2005

    un métier d’avenir
    Quiemploielesaidesàdomicile?
    >> Geneviève,
    assistante de vie,
    commente les nouvelles
    du jour à Albin, 86 ans.
    Quiemploieles aidesàdomicile?
    de Meylan. « La plupart des dames
    et messieurs que l’on accompagne
    sont lourdement dépendants. Il faut
    apprendre à les assister sans les
    bousculer, à pénétrer dans leur univers
    tout en préservant leur intimité.
    Tous ces gestes ne s’improvisent
    pas. C’est pourquoi, j’ai décidé de
    suivre une formation et préparer
    un diplôme d’auxiliaire de vie sociale.
    » poursuit Marie-Christine
    Guerche, assistante de vie dans le
    Nord-Isère.
    C’est en 2001 que ce métier et sa
    formation diplômante ont été créés.
    Depuis trois ans en effet, le Conseil
    général, pilote dans le développement
    du maintien à domicile, s’est
    engagé dans la professionnalisation
    de ce secteur par un accord-cadre
    avec ses partenaires — les services
    de l’Etat, l’assurance maladie, les
    caisses de retraites et les associations.
    L’objectif étant d’améliorer
    la qualité du service rendu aux personnes
    âgées.
    Pour cela, il s’appuie sur les compétences
    de Vivial ESP, une
    plateforme de services constituée
    par une trentaine d’employeurs
    associatifs pour structurer le secteur.
    « Le Département assure le
    financement de tout ce dispositif
    en versant l’APA aux personnes
    âgées et une participation aux
    associations prestataires d’aide à
    domicile », souligne Gisèle Perez.
    Ces métiers d’avenir offrent de
    réelles perspectives pour tous ceux
    et toutes celles qui aiment leur
    prochain.

    Annick Berlioz

    Quelle formation pour les métiers de l’aide à domicile ?
    ¦ Si vous travaillez auprès
    de personnes en perte d’au-
    tonomie comme employé à
    domicile, vous pouvez obte-
    nir le titre d’assistant de vie
    après une formation de six
    mois ou une validation des ac-
    quis de l’expérience. Le niveau
    CAP-BEP est requis.
    ¦ Pour intervenir auprès de
    personnes âgées dépen-
    dantes en qualité d’auxiliaire
    de vie sociale, vous devez jus-
    tifier soit d’un diplôme d’Etat
    d’auxiliaire de vie sociale (an-
    cien CAFAD). Vous pouvez
    l’obtenir après une formation
    d’un an ou par la validation
    des acquis de l’expérience.
    Soit d’un BEP sanitaire et so-
    ciale mention complémentaire
    aide à domicile.
    ¦ A qui s’adresser :
    Greta Alpes Dauphiné : 04 76
    96 31 38.
    Vivial ESP 38 : 04 76 17 17 17.
    >> témoignage
    Une journée pleine
    de petits bonheurs
    Sandrine, 36 ans, est assistan-
    te de vie depuis plus de 16 ans.
    Voici comment se déroule sa
    journée.
    ¦ 8 h : Comme tous les matins
    de la semaine, Sandrine frappe à la
    porte de Léonie. La vieille dame de
    86 ans souffre de tremblements.
    Tout en lui préparant un savoureux
    petit déjeuner, l’assistante de vie la
    réconforte et l’entoure de toute son
    attention.
    ¦ 9 h 30 : Sandrine embrasse Léo-
    nie et part en scooter chez Elisabeth,
    92 ans. Cette dernière a du mal à se
    mouvoir et ne peut plus s’occuper de
    sa maison. Pendant qu’elle passe
    l’aspirateur, repasse ou fait la pous-
    sière, Sandrine discute de tout et de
    rien : du temps, de la famille et des pe-
    tits soucis du quotidien.
    ¦ 11 h 30 : Sandrine déjeune avec
    Gabrielle. Cet-
    te dame de 87
    ans ne peut
    plus manger
    toute seule.
    Sandrine est là
    pour l’aider. Le
    moment est
    toujours cha-
    leureux et plein d’émotion.
    ¦ 14 h : Sandrine est avec Louis.
    Ce nonagénaire chaleureux se meut
    avec difficulté. Sandrine vient pour
    l’aider à faire son ménage, mais
    aussi et surtout pour lui tenir com-
    pagnie.
    ¦ 16 h : C’est la fin de la journée.
    © M. Giraud© M. Giraud© M. Giraud
    >13 Isère Magazine - novembre 2005




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